L'aiguille Dibona dans le massif du Soreiller.
Le col du Replat
La 2cv,
Daniel et le matériel ...
Là, il sourit encore ...il ne sait pas que les sacs sont trop lourds...
On espérait tenir huit jours sans ravitaillement. On ne serait pas morts de faim ... y en avait à manger là dedans !
Notre camp de base de base est à Guillestre. On a loué
une maison à dix : Suzanne, Gérard, Francine,
Jean-François, Michelle, Jacques, Patrick, Daniel et moi (e qui
fait neuf et pas dix !
). Y'a eu Patou aussi, un soir, je me souviens d'une bouteille ... Et
d'autres copains ...
Daniel et moi sommes partis de Strasbourg avec ma deuch, on est donc
arrivés nettement avant les autres. Ce qui nous permet de faire
la grande traversée (... d'où les sacs), histoire de se
mettre en jambe. Premier sommet la Tête du Replat ... faut
pas commencer trop fort, et puis ils sont lourds ces sacs.
Premier sommet, la Tête du Replat
On dort à la dure ...
Oui on dort dehors ... En fait on procède de la manière suivant. Départ le matin (pas trop tôt) de Guillestre, en voiture. Marche d'approche, avec pique-nique et pause casse-croûte. Et bivouac juste en dessous de la paroi ... si paroi il y a.
Les écrins
Là, pour les Ecrins on est partis en expédition ... à 10. Avec nuit au refuge du glacier blanc.
Les Ecrins avec ?, Michelle, Jean-François, Daniel, Patrick et Jacques.
Jacques, Jef et Michelle.
Soleil, ... on est en 1976. Quand même !
Le Pelvoux
Le Pelvoux. Notre plus belle course. Marche d'approche par le
glacier
Noir. Montée dans une pente avec éboulis et quelques langues
de glace. Comme on est des bons et qu'on veut aller vite on passe ces
langues
sans chausser les crampons et sans s'encorder. à un passage un
peu
délicat, Patrick et moi, côte à côte, on
traverse
doucement ... l'un d'entre nous dérape, l'autre est surpris et
nous
voilà partis tous les deux à glisser sur le genoux face
au
glacier. Moi, qui ai appris mes leçons de glaciériste, je
m'appuie
fortement sur mon piolet, espérant qu' il m'arrêtera.
Patrick,
n'ayant plus le livre sous les yeux, prend son piolet comme une hache
(careful
Eugène) et le plante dans la glace, glisse des deux mains le
long
du manche, mais ... s'arrête, comme au cinéma, pile au bout.
Moi, mon piolet et mon sac, on accélère (non, pas de plus en plus, car la gravité fait subir, à cette échelle, à toute masse une accélération constante), et sur les genoux ... N'oublions pas, encore une fois, que nous sommes en 1976, année de GRANDE sécheresse et donc qu'il y a très, très longtemps qu'il n'a pas plu autre chose ici que des petits caillous (noir) sur cette partie du glacier (Noir de ce fait). Des petits cailloux qui, même noirs, déteignent en rouge sur mes genoux. Mais là n'est pas le plus grave. Tout a une fin, surtout les petites langues de glace. Moi, j'ai pris de la vitesse et me voilà qui décolle, le dos en avant (pour voir d'où je viens) et retombe sur la moraine du glacier; heureusement sur mon sac à dos ... Comme on est toujours en 1976, sécheresse, il y a beaucoup de place entre la moraine et la glace. Et hop, me voilà qui file sous le glacier. J'écarte tout ce que j'ai à ma disposition, bras, jambes, piolet, etc, et finalement me retrouve coincé entre la glace et le rocher.
- "Raymond ! ça va ? ? "
- "C'est bon, ça va."
Je tremble de partout et de peur ... Mais ça va. J'en mène pas trop large dans la soirée. Surtout qu'il y a de l'orage ...
Je pourrai continuer mais je saurai des mois après (car j'ai eu mal au thorax longtemps) que je m'étais cassé une côte. Ça ne m'a jamais empêché de porter le sac ni de grimper.
Le Pelvoux là haut ...
Temps orageux.
On ne savait plus trop où fallait se mettre en cas d'orage ...
En cas d'orage ne jamais se mettre sur un éperon rocheux, ni dans une crevasse, etc..., mais dans une pente douce comme indiquée sur la photo ci-dessus (en fait je me souvenais vraiment du dessin ... même que je peux dire que c'était sur une page de gauche).
Pour dormir éviter les cailloux pointus, les sommiers déformés et les matelas trop mous, voir photo ci-dessus aussi.
Quand l'orage se prépare, que le vent se lève, qu'il commence à neiger, éviter de se casser la figure sur un glacier juste avant. ça diminue les facultés de bâtisseurs de nid douillet sauf si l'on est bien accompagné. Pour ne pas être trempés on a quand même voulu se protéger avec notre double toît de tente (on n'a que lui, pas la tente). Mais comme l'orage gronde on s'est débarassé de toute la ferraillerie, y compris les piolet qui eussent pu nous servir de mâts. On s'est fabriqué une faîtière en tendant la corde entre le petit muret construit à nos pieds et un gros caillou quelques dizaines de mètres plus haut dans la pente (douce je vous le rappelle). Popote, couchés dans les sacs à l'abri ...
Et dodo. Tôt dans la nuit, on jette un oeil, il fait grand beau ... plein d'étoiles. Le lendemain je me rappelle d'une mandarine givrée au petit déjeuner ...
un
régal.
Hop, hop, le Pelvoux :
un petit thé ...
... descente par le glacier des violettes.
L'aiguille Dibona
La Dibona !
Non seulement c'est la grande classe mais en plus ça vous saute dessus, sans prévenir, au deux cent cinquante huitème détour du sentier ! N'essayez pas de compter, ça gêne pour respirer.
Bivouac avant l'aiguille. .
Les matins sont souvent difficiles en haute montagne ... On dort super bien et voilà t-y pas qu'on se fait réveiller vers les cinq, six heures par des fous qui, partis très tôt de la vallée, montent à toute allure avec leurs petits sacs (nous on en a des gros) pour aller vite fait faire la directissime et redescendre pour midi. Pour l'apéro ça doit être. Nous on est beaucoup plus raisonnables parce qu'on ne redescend que tous les deux jours, et encore pour le soir ... ce qui fait UN seul apéro au lieu de quatre. Ma tête sait qu'un corps sain ... Et en plus nous on prend généralement les voies NORMALES. Comme ici bas. Je veux dire ci-dessous sur la photo.
On y est.Tout en haut du machin tout pointu de la photo.
Entre deux courses, une nuit de repos à Guillestre.
Et même des fois des jours sans courses où on allait
à l'école d'escalade
Résumons ... la Tête du Replat, le Pic Sans Nom, le pic
Coolidge, le Pelvoux, les Ecrins, tentative à la Meije, Neige
Cordier ?, la Voie de la Poire dans les Cerces (le plus dur, D-sup)
A+
Raymond