Grèce 2002

Carnet de voyage de Raymond Ripp

Sophie, Gula, Isbelle, François, Marat et Raymond


Timour, François, Gula, Isabelle, Sophie, Raymond et Marat

Un jour les Ripp allèrent chez les Yusupov :
    - " A propos des vacances ... la Bretagne, l'Espagne, ... Ou la Grèce ? Ça va dirait un petit coup de retsina sous la tonnelle, et la sieste tous les après-midis ? ... On pourrait y aller ensemble. Qu'en pensez vous ?"
    - " Hmm, hmm, ... why not ... "
Et les Yusupov réfléchirent.
Trois semaines plus tard ils invitèrent  les Ripp à prendre le café pour "discuss about holidays".
    - "Hmm, hmm, ... nous serions d'accord pour aller en Grèce deux ou trois semaines mais nous voudrions surtout pouvoir nous relaxer.  Ça nous irait bien de passer la première semaine ensemble puis de nous trouver un petit coin tranquille."
Je réserve le bateau : embarquement à Bari le lundi 16 juillet, retour le 31. Les cabines les moins chères ne sont plus disponibles mais la réservation marche, 509 euros pour nous quatre, 450 pour les Yusupov. Tout ça par internet sur www.ferries.gr avec Ventouris ferries.
On élucubre des trajets plus ou moins farfelus via Grenoble ou Zurich où Marat devrait passer une journée au synchrotron, pour finalement choisir Strasbourg Innsbruck Rimini Bari, la non européenne Suisse étant interdite à nos russes. Escale culinaire et nocturne à Rimini, habitude oblige.
Départ dimanche matin à 7 heures pétantes. 7h02 en vrai, rue Sleidan.
Je propose à Marat de me suivre jusqu'à après Karlsruhe et là le laisse mener l'allure pour ne pas avoir toujours des remords quand à ma vitesse. La première partie se passe très bien, l'autoroute française est déserte, il fait un temps couvert, sec, idéal pour le voyage. Ça se gâte évidemment après Karlsruhe, il pleut à seaux, la circulation se germanise et les montagnes se font sentir. Après la troisième pause pipi je propose à Marat de repasser devant ... En fait la Vectra ne supporte pas de devoir régler sa vitesse, ça la fait tousser. Elle n'aime que les grands espaces et adore galoper haut le pied.
Arrêt pipi, pause café, sandwichs, ... tout le monde est content. "It's nice". Le passage du Fernpass est magnifique... ah les montagnes ! On redescend sur l'Italie et ses autoroutes. Arrêts pipi, pauses expresso, ... nous voilà à Rimini. À Bellaria, en fait, vers 18 heures. 1000 km en 9 heures.
Comme d'hab, on fonce à l'office de tourisme qui nous trouve l'hôtel Guilieta ... sans intérêt, presque désert. Pour 75 euros on a droit à un lustre de 15 watts et surtout un petit déjeuner avec tartines desséchées, beurre rance, et café dégueu ! La soirée se passe parfaitement bien, apéro sur une terrasse, visite de la plage et de ses parasols, pizzas dans notre troquet habituel, balade digestive au marché aux bibelots-souvenirs maintenant universellement identiques sur toute la planète et en tout saison. Dodo et départ à 9 heures. Le ciel est nuageux, ce qui nous arrange bien car la climatisation de notre voiture n'a pas vraiment l'air d'être au top du top, mais elle marche qu'on se rassure. 600 km jusqu'à Bari où on arrive vers 16 heures pour se faire arnaquer à payer 5 euros la place de parking sur le port. Le temps d'aller chercher nos billets (gratifiés de 20et 25 euros de taxe portuaire) au guichet de Ventouris Ferries où les hôtesses sont toujours aussi désagréables.
- "Il faut être prêts à embarquer trois heures avant le départ."
- "Et nos courses !
Marat arrive à lui faire avouer que si on arrive avant 18 heures ça devrait encore suffire, Elle ne dit pas non. Du coup on peut partir à la recherche de cet hypermarché mythique dont on voit les panneaux publicitaires mais que l'on ne trouve jamais. Eh oui, ... les Barisiens arrivent à cacher un hypermarché Carrefour  monstrueusement grand, avec parkings et tout, dans une ville, démesurée, il est vrai,  mais quasiment déserte. Pain, bière, saucisson, ... nous ne nous ferons pas avoir cette fois-ci et préférons amener nos provisions plutôt que de manger dans le restaurant du bateau. On se dépêche, retraversons encore une fois le centre ville, animé, lui, à l'italienne, motos, Fiat, klaxons ... et sans s'être perdus, arrivons à l'heure pour l'embarquement. Comme d'habitude on se fait engueuler lors des manoeuvres, ça doit être compris dans le prix du billet ... Nous voilà enfin à bord. Le soleil se couche en illuminant l'immense paquebot blanc qui manoeuvre à cent mètres de nous. Vingt heures, les amarres sont larguées. -"It's time to eat !". Nous pique-niquons comme nous pouvons, sans table ni assiettes, sous le regard intéressé d'une rangée de mémés assises face à nous sur les inamovibles chaises en plastique vissées au sol par rangées de quatre. Encore un petit tour et tout le monde se couche, ... sauf les garçons qui prennent un cours d'italien avec une italienne à l'avant du bateau, face à la mer, sous les étoiles. Dommage qu'il n'y ait pas d'iceberg en adriatique ça aurait pu faire une belle histoire ...
La Grèce ! Corfou puis Igoumenitsa. On débarque à 10h15. Goula et Marat veulent que nous leur indiquions où aller pour éventuellement changer leur date de retour. L'agence est sympathique, les gens sont souriants et parlent toutes les langues tout à fait naturellement. Quelle différence avec le triste accueil au port de Bari. Nos russes sont conquis. -" We stay four days more..." - "No problem ... It's done ".  Marat, poursuit la conversation avec l'hôtesse et lui demande ce que signifie Igoumenitsa ... - "Et votre Moscou ? ..."
Nous voilà contents ... et heureux comme des poux d'être enfin dans ce pays où tout est  ... juste comme il faut. Entre Ordnung et dolce vita, nature sauvage et civilisation. Où l'on peut acheter de l'eau normale, mais fraîche. Boire une bière sans se ruiner et aller au restaurant pour ... manger. Allons-y. Une fois de plus nous empruntons cette toute nouvelle route, taillée dans la montagne, large et dégagée, qui grimpe, dès la sortie d'Igoumenitsa, surplombant la côte rocheuse. Sans le chant des grillons cette fois-ci, parce qu'on a la clim ! L'air con ! ... ditionné. Donc on ferme les fenêtres et on écoute la soufflerie du progrès. "It's nice !" commentent les Yusu à chaque arrête panoramique. Nous arrivons à Preveza. On s'arrête devant chez Eleni. IL n'y a plus le grand arbre mais sinon rien n'a changé. Tout le monde suit Isabelle qui monte à l'étage, toque à la porte ... -"Po, po , po !" Eleni est contente de nous voir. Bisous. Elle discute sans arrêt avec Isabelle. Les russes sont contents de leur appartement qui donne sur l'arrière, avec jardin et place à l'ombre sous l'arbre pour la voiture. Nous on a droit à l'appart chez Gorgios, le voisin, comme l'année dernière.
On s'installe, et ... -"On va se baigner vite fait, ... c'est juste là derrière ! " -"It's nice ! ". Eh oui, la plage juste derrière chez Eleni c'est quand même le top : sable, rochers, plongeon, poisson, une échelle pour rentrer dans l'eau ... et peu de monde. Et deux douches pour se rincer. Les Yusu habitent à 20 m. Nous faut toujours qu'on se tape au moins 150 m à pied, sous le soleil ! Timour remarque quand même qu'à Hawaï c'était mieux ...
On a faim. Salade de tomates au restaurant chez Yannis et Eleni. Dieu que c'est bon ! Après le repas on se met d'accord pour retourner à la plage ... mais après la sieste. François et Timour n'y tiennent pas vraiment et passent l'après-midi dans le jardin à jouer aux cartes. Tous les autres dorment. Replage, douche puis ... apéro ! Ce soir c'est nous qui invitons. Amstel , sticks. Dieu que c'est bon !
Et le pli est pris. Sauf jour de déménagement, on essaye de tenir le timing suivant : grasse matinée la plus longue possible mais difficile car l'estomac gronde, petit dej puis plage vers 11h. On rentre dévorer quelques tomates et pitas. Sieste.Plage de 17 à 19h. Douche. Le moment solennel de l'apéro " Nasdarovie, à la tienne, stiliniyassas ". Ensuite on déambule en ville pour dénicher le troquet le plus typique avec misso kilo de vin apo to barreli pour Marat et moi, et Retsina pour ces dames.
Le premier soir Yannis nous fait de sardellas ... peut être un peu trop petites au goût de Goula. Le lendemain pélerinage à Parga, à la plage d'abord, puis, le soir, au petit restaurant qui fait du gyros. Après le repas, de nuit, on monte jusqu'au château, sans autre lumière que la lune. Redescente avec vue sur le port illuminé. Fatigant tout cela ... On est bien content de rentrer se coucher. Troisième soirée en Grèce : - "Now 'You' have to choose the restaurant." ... c'est vrai quoi, faut qu'ils apprennent. Les Yusu aimeraient manger du poisson. On s'installe dans une rue perpendiculaire au port. Le serveur nous montre ce qu'il a. C'est bien, ça doit être bon ... mais le prix est au kilo et il me semble qu'un seul plat peut facilement dépasser les 20 euros. On se rabat sur moussaka et autres. François prend de l'agneau, qu'il a du mal à mâcher. La soirée finit merveilleusement en auto-tamponeuses. Tout le monde est hilare. "It's nice ! " En cadeau d'adieu Eleni nous fait des tomates farcies le lendemain soir. Vin et cafés frappés ... mais comme toujours elle refuse de nous laisser payer. Preveza, on te quitte pour quelque temps. Départ à 9 heures.
A force de nous voir prendre le bac pour traverser le petit bout de mer qui sépare Preveza de Lefkada, les Grecs nous ont creusé exprès un tunnel qui passe en dessous. La preuve que c'est exprès pour nous c'est que la première fois qu'on l'a pris on n'a même pas eu à payer. Deux-trois heures de route bien ensoleillée et nous voilà à Antirion, qui, de par la racine anti du nom, fait face à Rion, de l'autre côté de l'eau en Péloponnèse ... L'immense pont qui les reliera ce sera pour la prochaine fois, là il n'y a encore que les gros piliers. Imposants quand même car prévus pour les monstreux paquebots à plein de niveaux, grosses barres "Marina cul dans l'eau" flottantes. On prend le bac. Rio c'est à côté de Patras et sur la carte il y a une belle autoroute qui contourne la ville. On se paume comme d'habitude et nous voilà nous faufilant le long du port, en plein centre ville en chercher désespérément à rejoindre cette New National Road. Je "gueule" paraît-il ... Ben oui, je n'aime vraiment pas rouler en ville quand il fait chaud et qu'on pourrait "contourner" ... En fait j'ai pitié de nos moteurs. On longe la côte, il fait chaud, faim. On recherche le patelin de rêve mais rien ne se présente. Même qu'on passe dans les champs de maïs à Kourouta, qu'on retrouve la grande maison où on logeait en 94, mais elle est inhabitée, il y a des plastiques sur les canapés et meubles. Après discussion on décide d'aller dans le coin d'Olympie, culture oblige. On pousse jusqu'à Zacharos, direction la plage "Banana Quelquechose". C'est une belle grande plage avec un grand troquet, genre paillotte, où il y a rooms to let. Isabelle va s'enquérir et un monsieur sympa nous invite à le suivre jusqu'à une grande maison fraîchement construite. Du marbre blanc partout ... Il a des chambres mais que pour cette nuit car il attend des Italiens. On prend deux chambres ou trois ? Pour 70 ou 90 euros ? ... Marat essaye de marchander mais le pauvre monsieur lui explique qu'il faut laver les draps et faire le ménage... Marat laisse tomber, nous payerons 90. J'ose ici une petite parenthèse mathématique : chaque couple de parents à une chambre et les trois enfants aussi.Trente euros par chambre. Je calcule savamment, 30 pour Isabelle et moi, 2/3 de 30 pour Sophie et Francois, ce qui fait 50 euros pour les Ripp et 40 pour les Yusupov. Simple et génial. Mais ... 90 divisé par 7 (nous sommes 7) multiplié par 4 (4 Ripp) cela fait 360/7 et non pas 50 (350/7). De même pour les Yusu ce serait 270/7 et non pas 280/7 ... Hi, hi, hi ! J'ai arnaqué Marat de 10/7 d'euros. Je referme la parenthèse et jure d'avoir verser une demi bière de plus à Marat sans lui expliquer pourquoi d'ailleurs car je n'ai toujours pas vraiment compris où était l'erreur. Sieste, Plage, Apéro. Et génial restau dans le village à 500 m de là. La routine quoi !
Olympie est à 25 km et nous y sommes à 10 h pétantes le lendemain. Goula commence consciensieusement la visite voulant tout savoir. Isabelle nous guide-du-routarde. Marat s'étonne de la technique de construction des colonnes ... On se fait même le 100 m olympique sous l'oeil des appareils photos. Et, j'avoue, François coure plus vite que ses tongues. Le quart d'heure culturel au musée, cafés frappés sur la terrasse place centrale d'Olympie et on repart. Les patelins défilent et rien ne nous plait vraiment. En fin de compte on pousse jusqu'à Methoni, au fin fond du Péloponèse.

Methoni que l'on connaît ! Ses deux rues parallèles qui donnent sur la plage, les toboggans et balançoires, le fort. Je m'arrête devant mes citroniers d'antan.Nous sommes déçus, le jardin est toujours pareil mais les petites maisons font plutôt cabanes. De toutes façons, c'est l'heure de la sieste, il n'y a personne. On va voir ailleurs. À l'hôtel ? On serait trop serrés. Dans les bungalows qui donnent sur la plage ? Il n'y a rien de libre. Je vais voir chez quelqu'un qui téléphone à quelqu'un et déniche une vieille petite maison à étage avec jardin. On sera décus. Ça nous paraîtra sale et plein de moustiques. Les Yusu ont un beau petit bungalowavec vue sur la mer, mais avec voisins bruyants ... Goula ne dors pas. Qu'on se casse au plus vite ... "Vroummm, Vrou." La Vectra ne démarre plus. Elle cale au deuxième coup d'accélérateur. Je l'ausculte du bouts des doigts, car électronique ...  J'appelle le dépanneur. Voici la procédure à suivre en pareil cas. Se munir d'un téléphone "portable" de préférence, sinon on est cloué près du fixe. Appeler l'assurance, le numéro est sur le petit papillon du pare brise. Leur donner le numméro du portable et attendre. Attendre le dépanneur le laisser emporter la voiture et attendre que le contact de l'assurance en Grèce rappelle pour dire ce qui se passe. Ne pas hésiter à poursuivre les vacances comme si de rien n'était ... le portable suit, même et surtout sur la plage, pendant la sieste, l'apéro, etc. Après un petit moment d'hésitation nous ne perdons pas le nord et allons à Pylos louer une voiture. La voiture est partie pour Kalamata, beaucoup plus au nord. Il ne sert à rien de poireauter ici ...Isabelle propose que  nous continuons "normalement" notre périple et nous voilà longeant la côte, Finikundas; Koroni. Et bien nous en pris. Koroni nous va à merveille, le patron du Symposium nous offre de magnifiques chambres dans son grand hôtel en construction au dessus du village. Vue sur la mer depuis la chambre des Yusupov.  Sieste, apéro, plages. On en découvre toutes sortes. Des grandes, des petites avec rochers, du bon sable. Timour remarque que HawaÏ ... La soirée au Symposium se passe très bien, le vin du tonneau est excellent, rallongeant d'autant le chemin escarpé du retour, sous la lune. "It's nice".
Horreur, je me reveille en sursaut à 6 heures du matin : mon appareil photo ? Je descends au village. Personne, évidemment à cette heure. Le restaurant est là, les chaises et tables sont bien rangées, mon appareil n'est plus accroché au dossier de ma chaise. Je remonte ruminant ... voiture, Nikon ... Je me recouche, attendant une heure décente pour retourner poireauter devant le restau de  M. symposium. Qui finit par arriver. -"I forget my camera" -"Here ? Are you sure ?" Du coup je doute. Ben oui, on a été boire un café ailleurs. J'y vais, mais me retrouve bredouille. Je remonte, ruminant ... et vais voir si par hasard il ne serait pas chez les enfants... Ouf ! C'était François qui l'avait remonté. Je ne me suicide donc pas et me sens plus confiant pour aborder l'éventuelle mauvaise nouvelle qui risque de venir du garage. En effet : -"Il nous faut faire venir une pièce d'Allemagne, cela prendra minimum trois jours ..." Nous apprendrons plus tard ce que minimum veut dire ... En attendant : "On est en vacances ! ". Deux jours ici, deux jours là, on pendule autour de Kalamata, même qu'en quittant Koroni on traverse Kalamata et sans le savoir passons à 10 m du garage où gît, le ventre à l'air, notre pauvre voiture. Dans notre mouvement de balancier on atteind Kardamili et sa plage en béton qui nous permet de plonger, de sauter et de parfaire nos figures saut de carpe et bombe éclaboussante. Pendant que les Yusupov se reposent nous explorons les environs et découvrons une petite crique avec ombre, rocher, passage souterrain sousmarin. Séance de plongeon pour tout le monde, même Isabelle et Goula qui se pince le nez. Mais pas l'affreux Marat, qui observe de loin, admiratif.
Vendredi, il faut oser affronter la réalité... Nous allons tous à Kalamata. On cherche l'office de tourisme qui est en fait l'hôtel de police. Gentil, le policier appelle le garage dont nous ne connaissons que le numéro de téléphone. Et, tout simplement nous emmène dehors pour nous indiquer, le doigt tendu, que le garage est là bas, à 200 m, sur la droite. Merci. Les filles profitent de l'endroit pour faire pipi. On y va. Elle est là, rangée. -"Désolé, il faut encore attendre, demain peut être". Nous v'là beaux. Il faut rendre la Punto à Pylos, à 50 euros par jour, elle coûte vraiment trop chère. Les Yusupov doivent partir pour Athène, mais ne veulent pas nous abandonnés et insistent pour encore rester avec nous au moins jusqu'à demain. Le garagiste nous trouve un loueur de voitures sympa qui ne nous demande que 25 euros par jour pour une Hyunday Atos et de plus nous la laisse à disposition tout de suite pour rien. En convoi de trois voitures nous recherchons ça et là un logis pour la nuit? Finalement nous arrivons à Pylos où nous rendons la Punto et trouvons un hôtel. Pas de plage, il pleut. Décidement le moral n'y est pas. Peut être parce que c'est notre dernière soirée ensemble. Les Yuspov partent seuls pour Athène le lendemain. À 8h30 ils sont fins prèts. On descend leur dire au revoir. Bisous. À bientôt. Je rends le portable à Timour.
 
Nous on poireaute toujours. Heureusement qu'il y a une cabine téléphonique au coin de la rue.Je vais régulièrement aux nouvelles. Peut être demain. J'ai toujours l'espoir d'un évènement inattendu, du genre "tout est ok la voiture est à vous". On se précipiterait à Kalamata, on filerait droit sur Preveza, on irait surprendre les Zobel à la descente du bateau, avant qu'ils ne partent pour les Météores. Mais non. Je leur téléphone, d'ailleurs, aux Zobel. Pile poil quand ils sortent du port, pour leur dire que nous sommes loin, coincés. Snif, on ne se verra pas sur la terre de Grèce, on n'ira pas ensemble chez Eleni ... On téléphone aussi à l'agence de voyage pour décaler d'un jour notre retour en bateau.
Du coup on visite, on cherche la plage de rêve, le lagon ... et on le trouve, tout rond avec une ouverture sur la mer, des rochers pour piquer une tête.Même que la plage s'appelle le "lagon". On déniche aussi le restau magique. Sympa, délicieux, pas cher, peu de monde, les patrons bien en forme qui discutent facilement.Le Routard l'avais bien dit, mais avec les Yusu on avait choisi l'autre en face, pour la terrasse !
Mardi on ose. On y va. La voilà la Vectra ... le capot ouvert devant le garage. Le patron me signifie qu'il y a encore un petit problème, que ça ne marche pas très bien ... En fait elle ne marche pas du tout. elle ne démarre pour ainsi dire pas. Les voilà à deux plongés dans le capot, et moi qui les surveille.Et ils se débattent avec ... les câbles des bougies, le Delco, la bobine. Comme des banals vacanciers en panne au bord de l'autoroute. Je découvre qu'en fait "l'électronique" de la Vectra 2000 i CD n'est pas plus électronique que celle d'une simple 2cv. Et vas-y que je te fais des étincelles, que je débranche une bougie pour savoir si elle ne tournerait pas sur trois pattes, etc. "It's an old car ... ". Ca va être de ma faute. Paraît qu'elle n'est pas très bien entretenue cette voiture, que tout est vieux, ... Et que je te change les bougie, câbles de distribution, bobine et tête Delco. La totale. Voilà, en fait, pourquoi elle toussait depuis des années. Chronique sa maladie. A trois heure elle ronronne enfin. "Efkaristo ! Yassas ! ". On file, bougies étincelantes, jusqu'au restau à Preveza où nous retrouvons Maria, Eleni et Yannis qui se demandaient où nous pouvions bien être. Ouf, on respire enfin. Isabelle raconte. On mange. On s'échange enfin nos bons numéros de téléphone. C a papote... Maria se pomponne pour sortir. Les dernières photos... On a droit aux deux belles chambres au rez-de-chaussée chez Eleni. C'est génial.
Le lendemain une dernière virée à la plage. Grosses bises à tout le monde. Isabelle et Eleni papotent ... papotent ... papotent ...
On reviendra.
                                                             Raymond