On vient de faire la sieste.
Il faut :
Leh, vendredi 26/9/1997
Le français du Guest House nous
dit que c'est partiquement impossible de faire Kargil-Padum, Padum-Lamayuru.
On est trop tard en saison. Lui préfère de loin le faire
avec un horseman.
On a dormi de 20h à
7h. J'ai repris une aspirine à 2h. Ca va presque mieux ce matin,
mais je sens que ce n'est pas la grande forme. Si je ne bouge pas c'est
bon.
Pour la salle de bain, il aurait fallu emporter une raclette pour pouvoir enlever l'eau par terre. Philippe s'est lavé à l'indienne, au seau ... évidemment ça ne s'écoule pas. Philippe l'a dit à la Ladakhi qui fait le ménage ; ell n'avait pas l'air contente, ... finalement ell ea lavé cette salle de bain, mais pas l'autre.
L'aprem on est monté au palais au dessus de Leh. Redescendu par la vallée.
Leh, samedi 27 septembre 1997.
On s'est finalement mis d'accord avec
Tashi Gombo pour le trk de Hemis à Sangtha, retour par la route
de Manali-Leh. IL nous faut trois chevaux, 170 rs/jour/cheval. Pour 11
jours de marche + 4 jours de retour pour lcs chevaux ça nous fait
15x170x3 = 7650rs. on a déjà donné 6000 rs à
Taashi. Les 1650 restants au retour à Leh.
Il nous cherche en taaxi dimanche
matin à 7:30, nous emmène à Martselang (près
de Hemis), le temps de dire bonjour au horseman et on y va.
J'ai encore pris une aspirine cette nuit à 2h. Je vais trrès bien ce matin. Caca, ... lavé et rasé.
On compte environ 6rs pour 1F. Avec les prix ici ... il suffit de compter en francs comme si on était en France. Le repas est à 111Rs (20F) ce qui est le prix en France (111F).
... samedi midi.
On vien t de faire toiutes les courses (500Rs). c'est cher à cause du fromage et des soupes Maggi. Cartes postales sont écrites (labo, maison, etc.,) il y en a 25 !
C'esrt pas la grande forme. J'espère pouvoir passer le col mardi. Après fastoche. Mon pouls est à 80 / minute.
... samedi soir.
On fait les sacs. C'est évidemment le bordel. Philippe veut tout garder sur son dos au cas où on perdrait les chevaux.
Leh, dimanche le 28 septembre 1997.
Lever 6:30. Ok. On est prêt, on attend le petit déjeuner qui vient à 7:30. Très bon. Du thé et des chapatis avec de la confiture de mirabelle. Tashi vient à 7:35avec le taxi.On va sans problèmes jusqu'à Martzelang où on attned Tapkas qui vient à 9:30. Présentations, il est sympa... On lui laisse les sacs. On paye le taxi à Tashi, 715Rs + 50 pourboire. Sssalut ! On le rappelle si on a un problème. Mais il a oublié de nous donner son numéro de téléphone ! On marche devant.Tapkas nous rattrappe juste avant Shang-Sumdo où nous montons nos tentes à 12:30. Après, Grande Cuisine ! Carottes, radis, lentilles et riz. Tapkas fait ça super ... avec des petits oignons qui reviennent dans l'huile.
On a oublié les guêtres, le podomètre et l'altimètre. Et les oignons et l'huile, ... mais Tapkas en a.
Tapkas nous explique la route (qu'on ne fera jamais d'ailleurs):
Lundi, le 28 septembre 1997
"Good night ! " ... nous a va se coucher. Mais quelle folle nuit : Philippe se met du baume du tigre que j'en ai les yeux qui piquent. Les ânes viennent finir la gamelle de riz dans la tente de Tapkas qui est chez ses copains. Bref on se releve en slip et on cloue ces ânes un peu plus loin. Apres ça, on se lave les mains dans l'eau glacée du ruisseau et Philippe les pieds. Vers 1 heure Tapkas fffait du tapage nocturne. A 2 heures c'est les voisins d'au dessus qui poursuivent leurs vaches. A 3h20 Tapkas veut nous reveiller ... Mais on continue à dormir et donc lui aussi. Jusqu'à 5h30 nous ça va. Tapkas et son qui dorment dans a tente de coton ont l'air d'avoir eu froid.Tapkas n'a pas l'aire de vouloir démarrer. je lui dis de faire de l'eau chaude ... ça dure. Philippe et moi nous sommes prêts à 7h. On cherche Ttapkas pour lui dire de ne pas mettre le kérozène avec les sacs. Il est encore en train de trier du grain. Philippe et moi on se met en route. Arrivée à 9h30 à Shumiro. On continue un peu au dessus. Et on attend Tapkas jusqu'à ... je ne sais plus mais ça dure..
Qu'en est-il de la forme ? Lentement, on monte lentement et j'ai un peu mal à la tête. Tout autour. Mais c'est pas la casquette.
Philippe veut absoluement monter et attendre Tapkas en
haut. Mais on va se les geler parce qu'on n'a pas nos affaires. Je fais
un sitting en dessous des cheminées de fées. Philippe est
parti se promener. J'y vais aussi. A 13h il arrive enfin. Philippe a vainement
essayé de l'engueuler. Premièrement pour le retard (que c'était
un mauvais horseman), deuxièmement pour le kérosène
qui évidemment avait imbibé le sac de la tente ... "et même
qu'on allait dormir à la belle étoile parce qu'on ne peut
pas dormir dans cette puanteur". "Yes, yes".
On avait compris qu'il était difficile de lui
faire comprendre quelque chose.
Et on commence la montée dans le lit de la rivière.
C'est super, on monte doucement dans des gorges brunes et vertes. On voit
même des bouquetins. Je vais lentement. Ca commence à être
long ... et enfin on débouche sur le lieu du campement à
4800m ... je me dépêche pour me changer, pour mettre mallot
de corps, capilaine, pull, veste de duvet et veste GoreTex, et collant
et pantalon de ski. Tout ce que j'ai quoi ! Ca me tue. Il faut que je me
couche pour récupérer. Je me mets dans la tente, j'enlève
mers chaussures, enfin, j'essaye. Philippe m'enlève la deuxième,
je m'écroule, ... et je dors. Philippe me réveille en sursaut
parce qu'il secoue la tente pour enlever la neige. Parce qu'il neige, bien
sûr !
Philippe et Tapkas font des pâtes, pendant que
je dors. Ils m'appellent pour mager mais je suis trop exténué
pour me lever. "Plus tard !"
Une demi-heure après je me force quand même
... et c'est bon ces pâtes toutes-faites à l'italienne. Cinq
minutes de cuisson seulement. C'est certainement meilleurs que les lyophilisées
que nous n'avons d'ailleurs toujours pas goûtées. Je mange
et me suns mieux. Espérons que la nuit sera bonne et que la forme
sera là demain. Ah oui, j'oubliais ... j'ai du enlever mon collant,
j'étouffais ( si, on peut étouffer par là).
Mardi.
Le matin, comme toujours je vois, de l'intérieur,
la tente qui s'éclaire lentement vers 5h30. Je me tourne et me retourne
comme j'ai fait toute la nuit.Un coup à gauche, un coup sur le dos,
un coup à droite. J'ai enfin compris comment me mettre pour ne pas
avoir froid : j'ai des chaussettes, mon pantalon de ski, un t-shirt, ma
capilaine mauve, Ma veste de duvet avec la capuche. Sur les pieds je mets
ma veste GoreTex et sur moi, jusque sur la tête, la veste de duvet
de Philippe.
On se lève (je me lève toujours le premier). Tout est blanc. 25 cm de neige. Tapkas se met lentement en branle. Il n'a pas l'air d'aimer ça, la neige... "Is no good". Evidemment il n'a pas de chaussettes, des chaussures (de ville) trouées qu'il avait mouillées la veille en marchant dans le torrent. Philippe lui prête ses Nike ("very good") et moi mon pantalon Kway ("very good").
A 9h on décolle. On a les pulls et les vestes mais il ne neige plus. On monte tranquillement, de bonne humeur. Dans la neige, mais ça avance bien. Souvent je décide de faire 20 doubles pas puis je m'arrête pour respirer. Philippe dit que ce n'est pas bien de faire comme ça, pour le coeur. Mais on monte ... Vers la fin on le fait en poussant les ânes et les chevaux. Ils sont cons ces animaux ... pourquoi s'arrêtent-ils tout le temps ? On les bouscule à coup de poing et de bâton de ski ... certainement qu'ils sont crevés aussi.
Ca monte assez sec mais bien. Et le soleil en face. Sur la neige. On voit les drapeaux à priéres ... encore trois lacets. On y est ! 5150 m. Du vent, faut vite sortir les vestes. De l'autre côté montent deux Ladakhis et un mec et une nana. "Ca montait lentement" disent-ils. On leur fait la photo, ils prennent notre photo. "Djulei ! ". Et on descend dans un belle pente douce avec 30 cm de neige fraîche. Facile ! Dommage qu'on n'ait pas de skis !
On descend cettre immense pente neigeuse pour arriver
dans une plaine o'u Philippe dit voir une auto-chenille qui qui a fait
des traces ... A l'odeur on se rend compte qu'en fait ce sont des moutons
et des chêvres qui passaient en troupeau. D'ou les traces, ... et
les crottes. Je me dépêche de passer tellement ça pue.
De l'autre côté de la vallée : Nimaling. En fait un
emaison. Ou nous sommes invités à boire le thé par
une vielle femme. tou n'est que crotte et merde. autour de la maison. Un
immense tas de fumier qui coule jusque dans la maison.
On s'installe pour le thé. Je refuse le beurre
rance. Elle a un ebonne vielle tête que j'aimerai prendre en photo.
"Photo ? " Et je la prends. "Roupies ! " qu'elle me repond. Philippe lui
en donne dix; qu'elle pose sur son étagère. On s'en va sans
lui dire au revoir ... On redit à Tapkas de bien séparer
nos babages et le kérozène. Ce qu'il ne fait pas une fois
de plus ... mais heureusement le bidon ne coule plus.
Le cheval aver le sac de Kinouche sur son flanc gauche,
et qui a les pattes de devant liées tombe dans le fumier sur son
flanc ... droit. "Tpakas ! ". Il arrive, lui delie les pattes et le relève
... ouf. Le sac est sauvé ! On reprend la marche, doucement.
Et on arrivc à Hankar. Le camp est juste en dessous
d'un e rigole d'irrigation. On y cherche de l'eau, d'ailleurs. Tapkas monte
sa tente mais merdiquement : le bâton de devant est tout toordu.
Le mât de derriere est une pioche qu'il a posée sur ses affaires.
Et comme il neige, on vient à son secours avec nos bâtons
de ski. On fait la popote. comme le premier jour : carottes; radis, dal
et riz. C'est moins bon que la première fois, les radis sont coupés
trop gros et ce n'est pas assez cuit. En plus c'était le délire
pour s'assoir con fortablement dans la tente de Tapkas. Soit on faisait
s'écrouler son mât (sa pioche) soit on mettait les pieds (chaussés)
"sur la table". Et du coup je n'ai pas eu droitau rissolement des petis
oignons dans l'huile d'olives ni à l'ajout de massala (curry). La
nuit se passe relativement bien, plus de mal de tête. Réveil
comme toujours quand la lumière éclair ela tente vers 6 h.
Départ comme toujours aussi à 9h. Chemin facile et agréable.
Grande platitude. On voit pour la première fois des clôtures
en fil de fer barbelé. Dedans poussent des arbustes. Le barbelé
c'et pour éviter que les animaux ne bouffent les pousses ou les
feuilles. En chemin on rencontre un garçon de 14 ans et une fille
de 12.
Amdou et Sirindiskit. Ils me disent être les enfants
de Tapkas ... plus tard, en douce, la fille me dit que, lui, n'est pas
le fils, que elle. Elle a deux soeurs qiu sont à l"école
à Leh et un petit frère. C'est sympa, on discute tout le
re te du chemin. En plus je fais fort en tmombant dans l'eau. J'avais voulu
traverser sur des cailloux, ai glissé et plouf, un pied dans l'eau
jusqu'à mi mollet, puis l'autre et en plus je pique du nez en plantant
la main droite gantée qui tenait le bâton de ski. Je m'écorche
le pouce. Remis de mes émotions, je change de chaussettes dix minutes
plus tard et tou rentre dans l'ordre. Philippe montre ses jumelles aux
enfants. La fille est folle de joie. Et à treavers les jumelles
on voit Markha. Ou habite Tapkas. Markha est assez grand, construit sur
une belle avancée rocheuse. Il y a un camping avant et un après.
Le nôtre. De loin on voit d'autres trekkeurs qui montent leur tente
(sur leur camping). Il y a encore du soleil, on en profite pour se laver,
les fesses et le zizi. Pour se rincer je me trempe dans le torrent jusqu'au
cou. Philippe plus digne le fait par moitiés. D'abord le haut, torse
nu, puis le bas, avec un t-shirt. A pein fini il commence à neiger.
et il fait froid.Les deux anglais de l'autres camp passent. On discute
un peu (en se les gelant). Ils voulaient faire Hemis-Zangla mais parait
qu'il y a un pont détruit. Du coup ils vont peut être faire
l'ascension du 6400 qu'on voit depuis Markha.
On mange dans la maison de Tapkas. Toute la famille défile
: la femme, le petit garçon de deux ans, le beau-frère avec
ses deux ou trois enfants. En fait ils n'étaient là que pour
le thé. Quand on y est pour dîner il n'y a plus que le petit
garçon qui mange avec nous. Apparemment la fille, Sirindiskit, est
avec la mère. Elle vient souvent nous voir au camp.
La nuit se passe bien , et moi comme toujours, je fais
la crêpe. Je lève tout le monde à 6h.
Changement de tactique, on fait notre petit déjeuner
nous-mêmes. Philippe se bat avec son réchaud mais ça
finit par marcher. Sirindiskit vient vers 7h30 nous apporter le thé
croyant qu'on n'en avait pas.Elle nous regarde ranger notre bordel, en
caillant. Je lui met un pull et ma veste GoreTex. Philippe regrette de
ne rien avoir à lui offrir. Moim je n'ai rien, vraiment rien. Dans
les guides ils disaient de ne jamais rien donner. Philippe lui offre son
beau peigne Kenzo. Elle le prend, le regarde bien. Contente. Plus tard
quand on remonte pour dire au revoir elle est sur le chemin en train de
se peigner. Elle met le peigne en barette dans ses cheveux (qu'elle a lavés).
Philipp eremonte pour apporter les duvets et les habits à mettre
sur les chevaux. J'attends en écrivant. D'en haut on me fait des
signes. Je montre aussi. Et tout lemonde est là. Le beauf, le grand-père
avec de beaux cheveux, un chapeau, des boucles d'oreilles et un collier.
On boit le thé. En sortant le grand-père se plaint d'avoir
aussi mal à l'oeil. On lui met aussi du collyre. Le garçon
qui nous accompagnait de Hankar à Markha en avait besoin lui aussi.
Sur le pas de la porte docteur Philippe officie. Je prends la photo.
On serre la main à tout le monde. Aux petits enfants
aussi ... djulei ! Et on part. Et c'est long de Markha à Skiu. Surtout
que Philippe râle tout le temps, parce qu'il connait, parce qu'il
attend toujours sa vallée qui est juste avant Skiu. En chemin on
rencontre un vieux bonhomme dans un endroit absolument désert. Il
n'a pas l'air d'y voir grand chose. Il voudrait du feu. Philippe lui donne
son briquet. Il ramasse quelques brindilles dans son manteau. Je crois
voir à 50 m une sorte de hutte. Je lui demande si je peux la prendre
en photo. Oui, mais c'est lui que je dois prendre. Je fais un beau gros
plan. On continue dans cette plaine jusqu'à midi. Là ,on
passe l'eau. Lessive de ma chemise et lavage des cheveux. Ca fait mal à
la tête quand on se rince dans cette eau glacée, mais c'est
tellement bon de se sentir des cheveux. Repas génial : chapatis,
fromage et confiture. Tu mets du fromage sur un côté du chapatis,
de laconfiture sur l'autre et tu plies le tout.En plus ça ne salit
pas les mains. Pendant qu'on mange Tapkas et sa femme nous rejoignent.
A 50 m de nous ils descendent du cheval ... croyant qu'on ne les avait
pas vus. Et c'est reparti. Régulièrement on se double. Philippe
attend toujours sa vallée. Finalement elle arrive. Et tout de suite
après, Skiu. Tapkas s'installe dans la maison de la femme. Nous
sur le camping dégueulasse juste en contre-bas. Ca pue le cheval
et le bord de rivière pourri. On mange, carottes-riz, c'est délicieux.
.
Vendredi. Ecrit à 16h45 à Chilling.
Réveil à 6h. Beau temps.
Pour une fois il ne fait pas a froid. Je me lève et ne mets pas
la doudoune. Je prépare l'eau chaude, j'arrive à mettre en
branle le réchaud. Quand l'eau boue elle éteind la flamme.
Imppossible de la rallumer. Philippe décide que l'eau est assez
chaude. Muesli et thé comme tous les matins. Pendant que je fais
la vaisselle, Philippe démonte le réchaud. On verra bien
s'il marche mieux la prochaine fois. Départ à 8h30, un record.
Le paysage est magnifique, d'abord beaucoup de verdure, des arbres, et
d'un coup tout est sec. Seules quelques touffes de "vert" et des fleurs.
De belles couleurs, ocre, rouge. Du beau rocher bien sec.
De loin on voit une petite vallée qui part sur
la gauche. Philippe regarde avec les jumelles ... il voit une péniche
sur un grand fleuve ! J'y crois pas, la gorge est bien trop étroite.
Mais si, c'est le Zanskar ! Sans la péniche. Ca n'a rien à
voir avec les "ruisseaux" qu'on a longés jusqu'à maintenant.
En fait le chemin Skiu-Chilling est super parce qu'on est constamment à
300 m au dessus de la Markha. Dans le désert.
Et on arrive à Chilling. Tapkas
est en bas près de l'eau. Pourquoi est-il juste là ? Parce
que c'est de la qu'on traverse avec la nacelle. Quel truc ! Elle est de
notre côté, heureusement, elle aurait pu être
de l'autre. Tapkas, avec ses chevaux, ne traversera pas, bien sûr.
On décharge nos affaires et on les bourre dans nos pauvres "petits"
sac à dos. On demande à Tapkas comment faire pour traverser
avec ce truc ... "Yes, yes". Dans ce type de situation il ne faut
jamais croire ce qu'il raconte. Il ferait n'importe quoi. Pour un peu on
perdait la nacelle ! Elle était attachée on ne sait trop
comment. Pendant un temps on cherchait vraiment la solution. C'était
en fait un vrai fouillis de cordes, de couleurs différentes. On
essaye dans tous les sens ... pour finalement décider qu'il n'y
a qu'a faire comme nous on veut : on fait le compte des cordes, on les
trie, on les love, on les met bout à bout ... mais pas la verte
qui apparamment sert à l'ammarage. Je fais un galop d'essais, sans
sac. C'est moi et non pas Tapkas qui se proposait toujours : "you go
! " en se montrant du doigt. "No" je lui réponds. D'abord
parce que je n'ai pas confiance, puis parce qu'on ne pourrait pas lui parler,
et en plus je lui dis qu'il ne sait pas nager : "You cannot swimm !
".
"Yes" évidemment qu'il sait ... j'aimerais quand même
bien savoir où il aurait pu apprendre ... dans cette eau glacée
... dans les petits ruisseaux de la Markha ?
Bref, j'y vais. On déroule
la corde, tout se passe bien. Mais elle n'est pas assez longues pour atteindre
l'autre côté. Je reviens. On met toutes les cordres disponibles
bout à bout. Je prends mon sac. Je dis au revoir à Tapkas.
Tout se passe parfaitement jusqu'à environ 20 m de l'autre rive.
La corde que je traine ne passe pas par assez de passants et du coup devient
trop lourde, au point qu'elle touche l'eau (pour s'alourdir encore). Elle
tire la nacelle en arrière. Je continue quand même en tirant
sur le câble. Jusqu'à 10 m ça va. Mais je commence
à fatiguer. Je décide de me reposer un peu. Pour cela il
faut que je tienne le câble, les bras me font de plus en plus mal.
Je me dis que ça ne sert à rien de rester là immobile.
En forçant comme une bête j'arrive péniblement à
2 m du point d'attache où pend lamentablement un petit bout de corde.
Je force à m'en faire péter les avant bras et j'attrappe
une boucle en feraille, point d'attache sur le rocher. Je suis litérallement
écartelé entre cette boucle et la nacelle. Je vais
lacher, ... mais c'est trop con ... faudrait revenir entièrement
de l'autre côté, rallonger la corde je ne sais trop comment
et tout recommencer ... Je force encore et arrive à choper
la corde de 2 m de long qui pend, là. Je lache la boucle en feraille
et me retiens maintenant par le bout de cette corde (les 20 derniers cm).
Surtout ne pas rester dans cette position où je me fatigue encore
plus qu'avant. Je force et en tirant comme un dingue arrive à grappiller
quelques 20 cm supplémentaires que j'arrive à enrouler autour
du support de la nacelle. Il me reste 10 cm pour faire un noeud ! Je n'y
arrive évidemment pas. Je peux quand même "tenir" la nacelle
avec une seule main. Sans forcer. J'en profite pour me reposer les muscles.
Et pour boire. Heureseument que j'avais une main de libre et que mon sac
était juste là, avec la gourde, remplie. J'explique à
Philippe, qui m'observe depuis l'autre rive, que je me repose. Que faire
maintenant ? La nacelle est vraiment trop lourde. Ce n'est pas que la nacelle
d'ailleurs, c'est la corde qui pend, dans l'eau.IL aurait fallu mettre
beaucoup plus de passants. On en avait en plus ! Je demande à Philippe
de détacher la corde et de descendre sur la plage pour que j'ai
plus de mou. Impossible qu'il me dit. Il ne peut pas défaire le
noeud. Je la savais, je l'avais vu ! En plus elle est attachée à
un endroit débile, coincée entre le câble et le rocher.
Faut être con pour faire ça. Ce sont les touristes peut-être,
comme nous ! ... Je me repose. Que dois-je faire ? Je retourne et
on recommence tout ? Non. Je décide de passer en force. Je gagne
10 cm mais ça ne sert à rien... je recommence et là
je "gagne" 50 cm de mou ! De quoi faire le noeud. Je sors de la nacelle.
Ouf ! Sur le rocher traine assez de corde pour faire la traversée.
Et dire que ceux qui s'en sont servi la dernière fois ne m'ont laissé
que ce petit bout d'à peine 2 m.
J'y suis. J'attache correctement la nacelle. Je sors
le sac. Je fais "hourra !" à Tapkas. Je love consciensieusement
la corde et pendant que Philippe récupère la nacelle en tirant
sur sa corde, je surveille la mienne en mettant régulièrement
des passants. Je n'en ai que trois, mais c'est nettement mieux que un.
Philippe s'installe avec son sac et je le tire sans trop de mal. Il veut
quand même m'aider en tirant sur le câble. Ca me fait froid
dans le dos d'imaginer qu'il se coince les doigts entre le câble
et la poulie ... Il débarque. On est pas mal crevé tous les
deux.
Sous la nacelle, la plage !
J'y prends une photo et du sable pour Armelle. Comme maintenant on dispose
d'une corde suffisamment longue de chaque côté, on pourrait
imaginer un système où, quand on tire d'un côté
elle fait la traversée ... Il suffit pour cela de faire un noeud
qui se défait quand on tire dessus de l'autre côté
... On essaye, mais malheureusement la corde pend de trop, n'a pas assez
de mou et, étant trop lourde, "tire" déjà pour défaire
le noeud. Tant pis pour les suivants ... d'ailleurs Tapkas, "qui sait tout",
nous dit de laisser la nacelle de notre côté.
On met nos monstrueux sacs sur nos
dos. Salut Tapkas ! Et en route pour Chilling qui n'est qu'à
200 m. On passe devant le restaurant Dundun La, fermé évidemment.
Que fait-on ? On prend en direction de Dundun La tout de suite ? Nous allons
d'abord voir au village. On longe la route puis on revient sur le village.
Pas mal, avec les montagnes derrière toutes dentelées. On
voit un pépé, on lui demande "Camping ? ". Il est
un peu paumé. Plu sloin une jeune fille, 18 ans. "Camping ? ".
On la suit. Elle me demande si on veut "room". Je lui répond
qu'on a tout ce qu'il faut. A côté d'une belle maison deux
filles et un gars font la vaiselle dans la rigole. A côté,
l'emplacement du camp. Philippe demande s'il n'y a pas mieux. C'est bien,
je lui dis. Ok. On enlève nos sacs et on déballe un peu.
Philippe sort son sac en tissu blanc, le montre à tout le monde
et ... Ah ! ... chapaties ! Tout le monde rigole. On s'installe pour nos
chapati-confiture-fromage. On nous offre du thé, salé. Pas
mauvais. Je demande à Philippe s'il ne veut pas prendre une chambre.
Parce qu'en fait Philippe leur avait demandé si la belle maison
blanche à étages étaient à eux. "Yes",
et ils avaient l'air d'en être fiers. J'insiste un peu, ... et Philippe,
qui ne voulait pas finit par être d'accord. Je demande à la
fille pour la chambre "how much ? " Elle répond qu'elle ne
sait pas. Elle me demande combien je veux payer. - 100 rs, je lui dis.
- Ah non ! d'autres touristes payent 200 ! - Tant pis, je lui dis, ...
et comme on a une tente ... Elle revient cinq minut eplus tard et rediscute
le prix. 120 ... 100. Ok !
C'est une belle chambre, avece de
beaux meubles peints. Mais de smatelas hyper poussiéreux. On s'y
installe. Une autre fille aussi, pour trier se snoyaux d'abricots. On n'y
voit plus assez clair à 18h10. Mais il y a la lumière électrique
... des panneaux solaires. Ca marche bien leur truc ! Du coup, grande cuisine
lio. Au menu, "Parmentier de Poisson", et "Boeuf Bourguignon". Le parmentier
de Liophal est netement meilleurs. En dessert "Compote de Pommes" liophal.
Très bon. Et du thé que nous prépare l'hotesse. On
met les matelas poussiéreux côte à côte et, pardessus,la
couverture de survie de Philippe et les matelas de bivouac.
Samedi (écrit dimanche à midi)
Réveil 6h30. On remet en branle le réchaud.
Bon muesli. On se fait nous-même le thé aussi. La fille vient
demander si on a besoin de quelque chose. On la paye. 100 rs pour la chambre.
Philippe demande ce que coûte le thé. "As you want".
On lui donne notre superflu : 500g de sucre, un demi pot de confiture,
une gomme et une soupe. "Bye bye, djulei !". On charge nos lourds
sacs et c'est parti pour le Dundun La.
D'abord dans les gorges d'un torrent.
On s'y arrête d'ailleurs pour se laver les mains et la figure, se
brosser les dents. A ce propos, on le fait pratiquement systématiquement
matin et soir. Montée tranquille jusqu'à une maison abandonnée
où on prend à droite. On marche bien, tranquillement, sans
effort. On arrive à une autre maison avec un grand champ d'orge
devant. "Djulei ! ", on appelle. Et on nous répond. Je croyais
que plusieurs enfants nous répondaient. Non, c'est une vielle femme.
Dont nous ne comprenons que "Djulei" et "Roupies" quand on
lui demande de la prendre en photo. Depuis sa maison on a une belle vue
sur tout le Zanskar. On commence enfin à comprendre comment sont
organisées les montagnes. On voit jusque derrière Padum.
Photos. C'était pas urgent parce qu'on pourra en faire pendant toute
la montée du Dundun La.
Elle n'en finit pas, cette montée.
Tout devient très arrondi. Derrière une bosse, une autre
bosse ... Je n'ose pas imaginer ce que doit être le Spatzki La qui
fait 5450 m. Je commence à comprendre qu'ici tout est grand ! La
forme est là, malgré le sac. Bosse après bosse, on
devine le col. Après quatre ou cinq faux espoirs on le voit enfin
bien franchement. On y va. Du col on voit super bien le massif en face
avec le Spatzki La, mais entre lui et nous il y a la vallée qui
est pratiquement à l'altitude du Zanskar, 3600 m. Je ne vois pas
descendre et remonter le monstre de l'autre côté. Il n'y a
pas de chemin d'ailleurs. On se rend compte que le col du Dundun
La n'est pas là où on est, mais à une demi heure de
marche, à l'horizontale, en marchant sur la face nord. Voilà
qui éclaire tout. Il nous aura fait attendre ce Dundun La. Heureusement
qu'on est passé par lui parce que la vue est magnifique. On
voit jusqu'à Manali, en Inde, jusqu'au Tibet, et, s'il avait fait
super beau jusqu'à l'Everest, j'en suis sûr.
En face, devant nous, on voit le Konske
La qui nous tend les bras... mais pour le moment descendons, et ce, le
plus vite possible, parce qu'il est tard, parce qu'on est crevés
et surtout parce qu'il faut trouver de l'eau ... et on n'en voit pas !
Quelques photos et on descend. Ca descend facilement. Au loin on voit une
bergerie abandonnée. Un peu plus haut un replat avec de l'eau. On
y va ... Que de la boue. Rien ne coule.On va vers la bergerie. Philippe
trouve une source en amont de la bergerie. On s'installe ici. Tout serait
parfait si ... le réchaud voulait bien fonctionner. On s'est battu
pendant plus d'une heure pour chauffer deux casseroles d'eau : le briquet,
dégouté, cessait de fonctionner. Et on ne trouvait plus les
allumettes ni l'autre briquet. Etant plus tétus que le réchaud,
il a quand même accepté de fonctionner. Au menu, couscous
(très bon) et poulet aux pâtes (bon). Et un litre de thé.
Nous étions arrivés au camp à 18h. On a juste eu le
temps de monter la tente avant la nuit. A 20h30 on s'est écroulé,
après avoir été lavé nos mains noires dans
le filet d'eau froide de la source.