— À1 — CHAPITRE II. L'abbaye de Marmontier et ses avoués. Filiation des premiers Geroldseck connus. Les évêques Conrad et Henri de Geroldseck. Les documents les plus anciens dans lesquels il soit question des dy- nastes de Geroldseck datent des premières années du douzième siècle et les désignent comme avoués de l’abbaye de Marmoutier. C'est probablement à la même époque que remonte la construction du plus grand des deux châteaux dont ils prirent le nom. Mais on peut ad- mettre que leur arrivée dans le pays est bien antérieure et qu’au moment où ils apparaissent dans les chartes, ils jouissaient déjà depuis une assez longue période d'années des droits et prérogatives attachés à la qualité d'avoué. On sait que l’abbaye de Marmoutier doit sa fondation à saint Léobarde, disciple de saint Colomban, qui au sixième siècle quitta le couvent de Luxeuil pour aller établir sa cellule sur le penchant oriental des Vosges, dans l’une des riantes vallées que traverse aujourd’hui la route de Was- selonne à Saverne. Dotée par le roi Childebert II d'un vaste domaine connu sous le nom de Marche d’Aquilée*, la cellule de Léobarde ne prit néanmoins un accroissement proportionné à l’élendue de ses possessions qu'un siècle après, sous l’abbé Maur, que l’on considère comme le second fondateur de la maison et qui lui donna son nom (Maurimonasterium , Maurmoutier, Marmoutier). En 816, Louis le Débonnaire y appela, pour y rétablir la discipline, le célèbre saint Benoît d’Aniane, et, plus tard, l’abbaye ayant invoqué sa protection, il la plaça, avec tous ses biens, sous la juridiction de l’évêque de Metz*. cernant la famille ne LA LEYEN, une assertion qui était exacte en 1855 ct en 1856, dates des ouvrages que nous avions consultés pour celte partie de notre travail, mais qui, heu- reusement pour l'avenir de cette antique et illustre maison, a cessé de l'être depuis. Bien loin de n'avoir pas de postérité, le prince héréditaire ERWIN DE LA LEYEN a, au contraire, de son mariage avec la princesse Adélaïde, fille de Charles-Théodore, prince DE LA Tour ET Taxis, et de Juliane, comtesse d'Einsiedel, quatre filles et un fils: Sopuie, née en 1855; MARIE, née en 1857; Juur, née en 1860; ErRwIN, né en 1863, et EUGÉNIE, néc en 1867. (A/manach de Gotha, année 1869, p. 196.) Nous devons à l'obligeance de M. Ed. DE FEHRENTHEIL ET GRUPPENBERG, la généalogie de ses enfants, dressée à 128 quartiers. 1, M. P. RISTELHUBER a publié, dans le Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace (Ile série, t. Il, p. 184), une notice sur {a Marche d'Aqui- lée, son étendue et l'origine de cette expression. 2. GOLDÉRY ET SCHWEIGHÆUSER, Anliquilés de l'Alsace, ?° section, p. 105 et suiv.