— 44 — L’aîné des fils d'Othon [*, Diedericus, Dieder, Truther ou Didier épousa une dame nommée Berthe et en eut deux enfants : un fils, Conrad, et unc fille, Adélaïde, qui devint la femme d’un sire d’Eschibach et la mère d'Ulric d'Eschibach, prévôt de Lucerne. L'existence de ces divers personnages est prouvée 1° par la charte suivant laquelle Conrad, in re- medium animarum patris sui-Trutheri et matris suæ Berchtæ, fonde en 1137 le monastère des chanoines réguliers d’Ittenwiller, près d’Andlau’; 2° par une mention du nécrologe de l’abbaye de Pairis portant: Memoria domini Conradi, prœæposili Argentinensis, Adelheidis, sororis jus, et Udal- rici de Eschibach, filii diclæ Adelheidis, prœæpositi Lucernensis, qui nobis bona in Beinwilre, etc., contulere,; Idibus mai 1168 (15 mai) *. Ce Conrad, fils de Didier, est nommé, en 1144, dans une charte du prévôt Adelgot, parmi les chanoines de la cathédrale de Strasbourg; puis, dans des chartes de l’évêque Bourcard, archidiacre en 1153 et choré- vêque en 4156; enfin, dans une bulle de l’anti-pape Paul IIT, vers 1166, grand-prévôt (prepositus majoris ecclesie Argenlinensis)*; on vient de voir qu’en 1168 on le désignait, à Pairis, sous le même titre. Le 20 dé- cembre (in vigilia Thomæ apostoli) 1179°, il fut élu évêque de Stras- bourg ; mais il n’occupa pas son siége pendant une année entière, car il mourut le 17 décembre (XVI kal. jan.) 1180". Pendant son court épisco- pat, Conrad de Geroldseck n’a pas eu le temps de laisser dans l’histoire une trace bien profonde; on néglige même quelquefois de le compter. Cependant il est nommé dans plusieurs chartes, notamment avec Louis de Bâle, Frédéric, duc de Souabe et d’Alsace, les comtes Amédée de Montbéliard et Louis de Ferrette, à la tête des seigneurs qui signèrent le diplôme de l’empereur Frédéric I’ pour l’abbaye d'Étival (14 oct. 1180). Dans notre Seigneurie de Hohengeroldseck, nous avions rangé Conrad, sur la foi de HERTzoG”, parmi les Geroldseck de l’Ortenau; on voit, par la filiation plus précise que nous indiquons ici, qu'il appartenait au moins autant aux Geroldseck-ès-Vosges, puisque son aïeul était avoué de Mar- 1. WiIMPHELING, De Episc. Argent., p. 50. 2. Necrologium eccl. Parisiensis (Gallia christiana, N, 823), cité par GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t NI, p. 6, note 5. 3. GRANDIDIER, loc. cié., note 2. 4, Fragm. hist, UrsTisur, p. 95. 5. Nécrologe de la cathédrale de Strasbourg, cité et discuté par GRANDIDIER, op. cit, t. IL, p. 2, note 1. | 6. Cité par GRaNDIDIER (t. III, p. 213, n° 66), d'après les archives de cette abbaye: 7. Edels. Cron.; liv. IV, p. 80. |