— 46 — car on n'aurait pas donné l’épithète de senior au père d’un enfant; et si Othon II avait 20 ou 25 ans en 1120, il est impossible qu’il soit encore représenté comme agissant et guerroyant soixante-treize ans plus tard. Les dernières pièces qui puissent lui être attribuées sont celles de 1172 et 1182, où il est mentionné avec son frère Bourcard [f, et encore admet- trions-nous sans peine qu’elles s'appliquent de préférence à Othon II et à Bourcard II. Quant aux Bourcard, le problème est d'autant moins aisé à résoudre que le nom de ceux dont l'identité est enveloppée de nuages, reparaît pendant une période de 1420 ou 130 ans. On est généralement d'accord sur un point, c'est que les nombreuses pièces que nous aurons à analyser se rap- portent à trois personnes différentes : Bourcard [°, frère d'Othon II; Bour- card IL, fils d’Othon IL et Bourcard Il, fils de Bourcard Il; en effet, la filia- tion de Bourcard III est authentiquement établie, et les frères Othon et Bourcard sont mentionnés ensemble dans des chartes trop récentes pour pouvoir être attribuées aux deux dynastes de ce nom cités avec leur père Othon [°' dans la charte de 1127. Nous tenons donc pour démontrée l'existence et d’Othon IT et des trois Bourcard. Mais, d’une part, nous ne pouvons affirmer, en l'absence de tout document exprès, qu’Othon II et BourcardIL, en les supposant frères, soient les fils d'Othon Il; et, d'autre part, nous reconnaissons volontiers que certaines pièces peuvent être attribuées avec autant de vraisemblance à Othon II qu’à Othon IE, à Bourcard II qu'à Bourcard I", à Bourcard III qu'à Bourcard Il, et vice versd. Sous la réserve de ces observations, voici les documents dans lesquels il est question de ces différents dynastes : En 1143, Otto, hujus loci advocatus, est mentionné dans une charte d'Anshelme, abbé de Marmoutier, relative à une donation faite à l’abbaye d’un bien sis à Loubach. En 4147, Ollo, advocalus, est témoin d’une con- vention conclue entre l'abbé Anshelme et Bourcard, évêque de Strasbourg, au sujet d’une donation faite aux religieuses du Sindelsberg". Olto de Geroldsecken, advocatus cœnobüi S. Stephant in civitate Argen- tinensi, Othon, avoué du couvent de Saint-Étienne, à Strasbourg, est mentionné, en 1157, dans la charte de l’évêque Bourcard concernant ce couvent”. En 1158, Otto de Geroldiseckke, advocalus istius loci minoris, figure, avec Hezelin de Wangen, comme témoin d'un contrat passé entre l'abbé 1. SCHŒPFLIN, Als. diplom. , n° 273 et 279. 2. Charte citée par GRANDIDIER, op. cit., t. Ill, p. 3, note 6.