— 9 — eck, que le Liber coquinæ summi capituli Argentinensis cite, en 1255, _en tête des chanoines in expeclatione, et qui était alors dans le chapitre le seul personnage du nom de Walram!), et de Bourcard de Geroldseck, frère du chantre, nobilis viri domini Burcardi de Geroltsecke, fratris dicti cantoris. | Le sceau de Bourcard, pour le dire en passant, est un sceau équestre et triangulaire; le cavalier tient un écu au lion des Geroldseck. La légende est légèrement écornée, mais on y lit encore : SIGILLUM BURC.... ROL- TESECKE. | Henri de Geroldseck était déjà chanoine de Strasbourg en 1242*. En 1955, le Liber regulæ lui donne la qualification de chantre; on vient de voir qu'un autre acte authentique la lui donne en juin 1256. Lorsque la mort de Henri de Staleck ([V des nones de mars = 4 mars 1260) appela le chapitre à élire son successeur, le chantre, soit qu'il ambitionnât pour lui- même la mitre et la crosse, soit qu'il se défiât, non sans raison, — la suite le montra bien, — du caractère hautain et irascible de son collègue, Wal- ther de Geroldseck, fut le seul chanoine qui s’opposât à l'élection de ce der- nier. Le conflit qu'Henri redoutait éclata dès la première année; Walther, à bout d'arguments, recourut à ses armes spirituelles, enjoignit à tout son clergé de sortir de Strasbourg et mit la ville en interdit (juin 1261). Seul encore, le grand-chantre refusa d’obtempérer à cet ordre, sans même donner aucun prétexte pour colorer sa désobéissance*. Cet honorable acte d'indépendance lui valut parmi les bourgeois une popularité que justi- fiaient, du reste, la bonté et la noblesse de son caractère et dont il devait, trois ans après, recevoir la récompense. Après la défaite et la mort de l’évêque. Walther, après une période de guerre et de désordres qu’un choix impolitique pouvait prolonger indéfiniment, le chapitre comprit qu'il ne rendrait la tranquillité au diocèse qu’à une seule condition : c'était de placer à sa tête un prélat dont le nom fût pour tout le monde un gage d’apaisement; l'unanimité des suffrages se porta sur le grand-chantre Henri de Geroldseck-ès-Vosges. Le VI des ides de mars (10 mars) 1263, Henri, sur la demande du chapitre, promit solennellement d'observer, s’il était élu, le traité de paix conclu entre feu l’évêque Walther et la ville de Stras- 1. Voir la liste des chanoines dans GRANDIDIER, op. cié., t. IV, p. 2. 2. GRANDIDIER, op. Ctl., t. III, p. 188. 3. Cantor contra voluntatem episcopi remansit, qui se opposuit episcopo et oppo- suerat se in electione dicli episcopi. (Chron. d'ENsINGEN, éd. Liblin, p. 88.) Le 30 novem- bre 1260, jour de la Saint-André, il avait résigné ses fonctions de curé de Marmoutier. (Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7, copie.)