— 93 — la condition que la ville indemnisât les églises dont les cloches avaient été brisées! La conclusion d’un traité de paix définitif avec les Hohengeroldseck ayant subi des lenteurs, l’évêque, dans le but de contribuer à la pacifica- tion du diocèse, consentit, par acte du 10 novembre (sabbalo proximo ante festum db. Martini) 1264, à mettre à la disposition des bourgeois de Stras- bourg ses places d'armes et ses soldats, muniliones el armalos, et s’en- gagea à les aider, quoi qu'il advint, de ses conseils et de ses forces”. Trois jours après, le mardi après la Saint-Martin (13 novembre), l'évêque tint à Strasbourg un synode diocésain, auquel assistèrent les abbesses de Saint-Étienne, d’Erstein, de Hohenbourg, de Niedermünster, de Kæœnigs- bruck, les supérieures des couvents de Sindelsberg et de Saint-Jean-des- Choux, les abbés de Schwartzach, de Géngenbach, de Schuttern, d'Etten- heimmünster, d'Ebersheimmünster, de Honcourt (Hugshofen), d'Altorf, de Marmoutier, de Neuvwiller et de Sainte-Walpurge; les prévôts, doyens et chanoines de Surbourg, de Haslach, de Saint-Léonard et de Honau, les prévôts réguliers du couvent de Saint-Arbogast, d'Iitenwiller et de Trut- tenhausen, le prévôt de l’hôpital de Haguenau et le prieur des frères d'Obersteigen. L'assemblée, qui représentait tout le clergé régulier du diocèse, adhéra solennellement au traité fait entre l'évêque et la ville, et renonça à toute réclamation pour les dommages éprouvés pendant la guerre par les diverses maisons religieuses” Enfin , le vendredi avant la Saint-Jacques (23 juillet) 1266, fut signé, entre les belligérants de l'année 1262, le traité de paix qui devait mettre un terme à leur querelle. Le vénérable prélat avait atteint le but de ses efforts, et l’histoire pou- vait sans flatterie lui faire honneur d’une pacification qui avait été labo- rieuse : « Hic episcopus, dit la Chronique de Schuttern, opera, clementia singulari el mansueludine, gravissimum bellum composuil ex quo honore, opibus et potentia mirum in modum est auctus »°. | Ce n’est pas que le reste de son épiscopat dût être exempt de toute dif- 1. Archives de la ville de Strasbourg, V. D. G., lad. III, fasc. NI, 9. Dans notre Sei- gneurie de Hohengeroldseck, nous avons donné un sens un peu trop étendu à la lettre du frère Rufin (Bu. , VI, p. 68, n. 2; nourv. éd., p. 13, n. 2). 2. Ibid. , lad. II, fasc. IV, 5. 3. La pièce originale, revêtue de 40 beaux sceaux d'abbayes et de couvents, se trouve aux Archives de la ville de Strasbourg, lad. II, fasc. IV. Elle est reproduite dans WeNxckER, De Usburg., p. 26. 4. Chron. v. Schuttern, 46 (Mone, QuellensammL., t. III, p. 97).