— 30 — sires de Lichtenberg, au sujet d'engagements fort onéreux contractés en- vers eux par son prédécesseur, Walther, pour les déterminer à prendre son parti dans la lutte avec sa ville de Strasbourg‘. Le 27 avril (VW Kal. maii) 1981, Bourcard et ses cousins Symon II et Walram émettent un règlement au sujet de la ferme du Buchberg: ils conviennent que le magister infirmariæ de Marmoutier aura le droit de nommer les fermiers et fixent le lundi de Pâques (feriam secundam post diem Pasquæ) comme jour des plaids ou de la tenue de la collonge. Vers la même époque, Bourcard paraît avoir pris une part active aux querelles successives qu’en sa qualité d’allié de l’évêque de Metz, Conrad de Lichtenberg, évêque de Strasbourg, eut avec Ferry IIf, duc de Lor- raine. Dès la première année de son épiscopat (1273), Conrad s'était mis en campagne pour aider son collègue à reprendre la ville d'Épinal em- portée d'assaut par le duc de Lorraine et le comte de Bar. Mais, avant même d'avoir pu opérer leur jonction, les deux prélats avaient été battus et faits prisonniers. Îls s’empressérent de réclamer l'intervention du Saint- Siége, et, effectivement, lors du concile qui se tint à Lyon en 49274, ils reconquirent leur liberté moyennant une forte rançon, tant pour eux que pour les nobles qui avaient été pris avec eux°. Mais quelques années après, en 1285, la lutte recommença. Conrad et ses alliés s’unirent à Othon d'Ochsenstein, sacri imperii per Alsatiam advocatum generalem, pour enlever au duc Ferry Ill les châteaux de Reichshoffen et d'Eschery, dont il s'était emparé ‘. Bourcard paraît avoir pris part à ces diverses campagnes. En 1274, il fut obligé de se reconnaître homme-lige du duc cdevant tous hommes après l’évêque de Metz», et des’engager, lorsqu'il en serait requis trois semaines auparavant, d'aller «le servir en une chevauchée et 80 hommes de fer, et poursuivre ses ennemis à l'encontre de tous hommes, excepté ledit évêque de Metz», sauf, dans ce cas, à vivre aux dépens du duc". Il resta pendant une dizaine d'années sous le coup de cette dure et humiliante obligation. Mais, le 1° février 1286 (sexta feria ante purifica- tionem beate Virginis), les belligérants conclurent un traité de paix suivant lequel Ferry Ill renonçait à tous ses droits sur Reichshoffen, faisait remise 1. SCHŒPFLIN, As. dipl., n° 668. 2. Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7 (copie); H, 612, 1 (original de la convention). 3. Dom CALMET, Histoire de Lorraine, t. III, liv. XXIV, p. 195 et suiv. Le traité du VII des ides de juin 1274 entre l’évêque de Strasbourg et le duc de Lorraine se trouve dans SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 694, 4, GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t. IV, p. 50. 3. Dox CazMeT, Notice de la Lorraine, t. I, p. 507.