1. PRÉSENTATION. 1. Motifs de la fouille. La demande d'autorisation pour une fouille de sauvetage programmée pour le château - Font de Grand - Géroldseck a été soumise à la suite de l'état de délabrement très préoccupant dans lequel se trouve cette ruine. Les effondrements de murs se multiplient. Chaque hiver voit de nouveaux pans de murailles s'écrouler, et nous assistons impuissants à la dégradation des vestiges, qui s'accélère et laisse présager une destruction quasi totale à court terme. Cela rendra toute tentative d'étude du site pratiquement impossible dans un avenir proche. Cela est d'autant plus regrettable que l'histoire de la famille de Géroldseck est relativement bien connue, notamment grâce aux recherches de Dagobert Fischer et d'Ernest Lehr. Toutefois, l'étude architecturale du château n'a été qu'effleurée et reste à réaliser. À l'exception d'une récente réfection du parement intérieur du donjon, aucune opération de consolidation n'a été réalisée depuis un demi-siècle pour tenter d'enrayer le processus de dégradation. Les parties les plus menacées sont les bâtiments annexes qui se répartissent le long de la face nord de l'enceinte, de part et d'autre du palais, communément appelés "Salle des Chevaliers". Ces bâtiments annexes, dont la destination est mal connue (habitations nobles, bâtiments utilitaires, peut-être avec une chapelle), ont beaucoup moins bien résisté que des ouvrages élevés en pierres de taille, comme le donjon ou le mur d'enceinte. Par exemple, dans plusieurs endroits, la hauteur de leurs murs dépasse à peine le niveau du sol, et certaines parties sont recouvertes de déblais, ce qui empêche d'en lire le plan. C'est donc dans cette partie du château, où la situation s'aggrave d'année en année, qu'ont eu lieu les travaux de 1981. 2. Localisation et but des travaux. L'endroit le plus menacé nous a semblé être la salle E, située au nord-est du château, à l'est de la Salle des Chevaliers. Une intervention urgente se justifiait par le fait que le mur séparant la salle E de la salle B (contiguë au sud) s'est partiellement écroulé, et que la partie restante est également menacée d'effondrement. Cet état de choses s'explique par le fait que la salle B a été vidée des déblais de destruction qu'elle contenait lors des travaux de mise en valeur du château vers 1905. Dans la salle E, en revanche, les déblais ont été laissés en place, créant une masse de près de deux mètres de hauteur qui, en exerçant une pression sur le mur très faible, provoque son écroulement. Les travaux entrepris dans la salle E avaient donc pour objectifs : Le dégagement des déblais afin de supprimer la pression des terres sur le mur ; La fouille stratigraphique de la salle E pour permettre les observations archéologiques indispensables ; Le remontage et la restauration des parties écroulées du mur.